Ma journée aux oscars 2007

Aimé par une personne

Cinéaste mondialement connu et réputé, réalisateur des Affranchis comme de Raging Bull, avec Robert de Niro, Martin Scorsese raconte en cinq photos sa journée aux oscars, de son réveil à la remise des récompenses. Voici l’histoire de sa folle journée.

Réveil

Le sommeil est un territoire étrange, peuplé de rêves étonnants. Au réveil de cette matinée, je suis comme l’enfant que je n’ai jamais complètement cessé d’être, suspendu entre mes rêves les plus fous et la réalité qui arrive à grands coups de stridences électroniques par la voix du radio réveil, vestige d’un autre temps. Je n’ai jamais réussi à n’utiliser que mon téléphone pour me réveiller. J’aime cette lueur, déformée dans un brouillard rouge quand je n’ai pas mes lunettes.

Arrivée aux oscars

J’ai toujours détesté les récompenses, défendu des dizaines de cinéastes, de bluesmen oubliés en retraçant leur histoire dans mes documentaires mais avouons: Je n’ai pu m’empêcher de jouer le jeu, de commander un smoking. Je me sens à peu près autant à l’aise qu’un pingouin dans le désert de Gobi mais je joue le jeu, essayant de ne pas trop me crisper en souriant. J’ai bien senti que j’échouais en entendant le beuglement des photographes : « Relax, Martin. »

Yes, I can

J’ignorais moi-même à quel point cette récompense me ferait plaisir. J’ai souvent plaisanté sur les talents discutables du sculpteur mais je ne peux dissimuler ma joie. J’ai remercié avec une chaleur que je ne soupçonnais pas les magnats de l’industrie du cinéma, ceux qui ont estimé que ce film valait la récompense ultime. C’est tout le cinéma qui est récompensé. Ce n’est pas mon film le plus personnel : c’est celui qui reflète le plus mon amour du septième art.Ca y est, j'y suis arrivé !! Premier oscar en 30 ans de carrière

Merci Leo

J’ai vu Leo di Caprio sourire dans le public enthousiaste, de ce sourire éclatant et un brin carnassier qui me transperce. C’est un acteur d’une puissance incroyable qui peut absolument tout jouer, je le classe parmi les plus grands. Il a tellement su dépasser le mythe du jeune premier de Titanic que je ne comprends même pas pourquoi on lui en parle encore. Son amitié est indéfectible et il a su rester terriblement normal pour un acteur de sa renommée.

00h05 : Le blues...

Je pense aussi à ces vieux bluesmen du sud dont j’ai raconté l’histoire dans mes films documentaires. Je les ai réalisés avec l’aide de mon vieux pote Peter Guralnick, grand spécialiste de la soul et des musiques du sud profond. J’espère que cet Oscar fera rejaillir un peu de lumière sur cet aspect-là de mon travail, ces guitaristes hallucinants. Je ne sais pas très bien pourquoi je pense à eux mais je les ai admirés autant que les grands cinéastes. !

Commentaires

scorsese a dit : merci beaucoup !

fanmovie a dit : j'adore ce que vous faites !